Sciatique et cruralgie : quelques précisions sur ces termes
La cruralgie et la sciatique sont des termes qui désignent une douleur provoquée par la souffrance du nerf sciatique ou du nerf crural. Au niveau de chaque vertèbre de la colonne lombaire et de chaque côté, sort une racine nerveuse, portant le nom de la vertèbre sous laquelle elle émerge (L3, L4, L5 S1). Une compression et/ou une inflammation d’une de ces racines au niveau de la colonne entraine une douleur dans tout le trajet du nerf, soit sciatique, ou crural, selon la racine nerveuse concernée.
Cruralgie et sciatique : symptômes et diagnostic
La douleur est le premier signe d’une compression. Les douleurs dues à une cruralgie ou à une sciatique partent toujours du dos, mais leur direction est différente. La douleur peut s’étendre jusqu’à l’aine, la fesse, la cuisse, le genou, le tibia, le mollet, la malléole, les pieds, et même jusqu’aux orteils. En général la cruralgie (qui touche plutôt la cuisse) est plus douloureuse qu’une sciatique (située dans la fesse). Parmi les symptômes on retrouve aussi une sensation de fourmillement ou une insensibilité dans cette zone. Une diminution de la force dans certains de ces muscles, ou une difficulté voire une impossibilité à les bouger peut aussi être un signe accompagnateur, qui marque aussi un signe de gravité. Tout comme la sensation d’une instabilité au niveau du genou qui semble se dérober. Le symptôme le plus extrême est une anesthésie du périnée qui provoque des fuites urinaires et fécales, dans ce cas il s’agit d’une urgence chirurgicale, c’est le syndrome de queue de cheval.
Pour diagnostiquer ces cas de cruralgie ou de sciatique on peut effectuer un « testing moteur », c’est un examen muscle par muscle. Lorsque les examens radiographiques n’apportent pas la réponse escomptée on effectue alors un électromyogramme, aussi appelé EMG. Cet examen est pratiqué par un neurologue et consiste à tester le circuit électrique des nerfs, en partant de la moelle épinière pour aller jusqu’au muscle.
Sciatique, cruralgie, traitement : chirurgie et récupération
La chirurgie est envisagée lorsque les traitements médicamenteux tels que le paracétamol, les anti-inflammatoires ou les décontractants musculaires n’ont pas fonctionné, cela représente 10% à 20% des cas. Avant l’opération des infiltrations peuvent aussi être proposées. La chirurgie consiste en une décompression du nerf inflammé, les fourmillements et la douleur disparaissent alors. Plusieurs types d’interventions existent selon le problème, car pour un même symptôme de sciatique ou cruralgie, il existe plusieurs causes de compression nerveuse : hernie discale, la plus commune, arthrose avec canal lombaire étroit, glissement de vertèbre ou spondylolisthésis. L’intervention sera alors différente selon la cause, il peut s’agir de l’élargissement d’un canal lombaire, par laminectomie, d’une réduction de la hernie discale, ou même d’une fixation de la colonne vertébrale ou arthrodèse. Quant à la résolution des problèmes moteurs, l’efficacité dépend de la gravité du cas et de la précocité de la prise en charge. Ces séquelles peuvent mettre jusqu’à deux ans pour disparaître, voire rester. La kinésithérapie et le recours à des médecins spécialisés anti-douleur peuvent être nécessaires.