L’arthrose du genou, appelée aussi gonarthrose, reste une maladie très fréquente affectant plus d’un tiers des patients de plus de 65 ans. C’est ce qui explique l’augmentation de l’opération du genou en chirurgie orthopédique, chaque patient se demandant légitimement quand opérer une arthrose du genou ?
Quels sont les stades d’une gonarthrose ou arthrose du genou ?
A la différence d’une pathologie traumatique, l’arthrose du genou reste un processus dégénératif et chronique, se développant sur des années. La douleur ou l’ankylose articulaire peuvent évoluer par phases, sous forme de crise d’arthrose, l’évolution globale se faisant toujours vers une aggravation des symptômes et des lésions articulaires.
C’est pourquoi le diagnostic d’une gonarthrose doit s’accompagner d’une évaluation du stade lésionnel, grâce au principal examen d’imagerie médicale : la radiographie du genou.
- Au stade 0, la radiographie de l’articulation géniculée ne présente aucune lésion ;
- Au stade 1, la radiographie exprime une usure du cartilage (le cartilage articulaire n’est jamais visible sur une radio), avec apparition de petits ostéophytes (réaction proliférative de l’os) ;
- Au stade 2, les ostéophytes sont nets et calcifiés, même si l’interligne articulaire reste encore régulière ;
- Au stade 3, le pincement de l’interligne articulaire apparaît clairement ;
- Au stade 4, le pincement articulaire est sévère et d’autres lésions plus avancées sont parfois visibles : calcifications des ligaments, souris articulaires (corps étrangers dans l’articulation), …
Une bonne évaluation du genou arthrosique va aussi prendre en considération la répartition des lésions, en distinguant 3 types d’arthroses du genou :
- la gonarthrose fémoro-tibiale interne ou externe, entre le fémur et le tibia ;
- la gonarthrose fémoro-patellaire, entre le fémur et la rotule (patelle) ;
- la gonarthrose tri-compartimentale, associant gonarthrose fémoro-tibiale médiale et latérale, et arthrose fémoro-rotulienne.
Quelles sont les indications pour savoir quand opérer une arthrose du genou ?
La chronicité et l’évolutivité restent les principales caractéristiques de l’arthrose, et l’articulation du genou n’échappe pas à la règle.
Sur les premiers stades, l’évolution de fait souvent sur plus de 10 ans, avec des variations individuelles que le chirurgien du genou explique à son patient (surpoids, type de sport pratiqué, développement musculaire…).
Sur les stades avancés, l’évolution s’accélère souvent en peu d’années, avec une douleur (gonalgie) et une ankylose articulaire de plus en plus handicapantes.
Aux premiers stades, l’arthrose du genou se soigne par un traitement médical et kiné, pour ralentir le processus, calmer la douleur et renforcer les muscles autour du genou.
Une opération de gonarthrose (pose d’une prothèse totale de genou ou uni-compartimentale) ne s’envisage qu’après échec du traitement non chirurgical, lorsque la douleur du genou ou la raideur articulaire deviennent handicapantes pour le patient. C’est souvent le cas au stade 4. Toutefois, il n’y a pas toujours de corrélation parfaite entre les symptômes observés et les images radiologiques : c’est donc la clinique et le ressenti du patient qui doivent guider le choix opératoire.
Inutile d’envisager forcément une opération du genou de stade 4 si le patient n’en souffre pas.
Quand faire une opération de gonarthrose : les 5 points à retenir
L’augmentation des interventions pour une pose de prothèse du genou s’explique par la prévalence accrue de l’arthrose du genou dans la population.
- L’arthrose du genou ou gonarthrose se voit chez environ 1/3 des seniors de plus de 65 ans.
- L’opération du genou ne se fait jamais en première intention, mais après l’échec de traitements conservateurs.
- L’opération de choix sur une gonarthrose avancée (stade 4) reste la prothèse de genou, dont il existe différents types.
- Toute opération du genou doit viser idéalement deux objectifs : calmer la douleur, et restaurer une meilleure amplitude articulaire.
- Il n’existe pas de corrélation parfaite entre les images radiologiques d’une gonarthrose, et la douleur au genou (gonalgie) ressentie par le patient.
Même si l’évolution des techniques chirurgicales a banalisé la pose de prothèse géniculée, votre chirurgien vous proposera la solution correspondant à votre cas particulier.