Le syndrome du canal carpien est dû à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Son diagnostic est avant tout clinique, sur la base des symptômes observés. La réalisation d’un électromyogramme (EMG) permet de le confirmer, en le différenciant d’autres éventuelles pathologies susceptibles d’engendrer des symptômes équivalents.
Electromyogramme : principe
Qu’il soit moteur (pour activer un muscle) ou sensitif, le signal nerveux qui se propage le long d’un nerf est de nature électrique. Il est notamment caractérisé par sa vitesse : aux alentours de 50 mètres par seconde (m/s), soit 180 km/h, pour les nerfs des membres.
Le principe de l’électromyogramme (EMG ou ENMG), est de détecter un éventuel problème de transmission nerveuse, en mesurant la vitesse de propagation de l’influx nerveux. Le paradigme étant que, si un nerf est lésé, la vitesse de transmission est altérée.
Cet examen requiert des équipements haut de gamme et doit être réalisé par un spécialiste à même d’interpréter précisément les résultats : neurologue, rhumatologue ou électromyographiste.
Il s’agit d’un test non invasif et peu douloureux. Il consiste à créer une stimulation électrique de faible intensité en un point donné du nerf puis, à l’aide de petites électrodes placées sur la peau, à mesurer la vitesse de propagation de l’onde électrique.
Syndrome du canal carpien : cause et symptômes
Le nerf médian naît du plexus brachial situé au niveau de l’aisselle et se prolonge le long du bras jusqu’aux doigts . Il joue un rôle moteur (mouvements de flexion du pouce, de l’index, du majeur et du poignet) et sensitif. Au niveau du poignet, il passe dans une gaine formée d’os et de ligaments : le canal carpien. On parle de « syndrome du canal carpien » lorsque le nerf médian est comprimé à cet endroit.
Souvent idiopathique, le syndrome du canal carpien touche environ 0,3% des individus, préférentiellement des sujets féminins de plus de 40 ans. Il peut parfois être attribué à des gestes répétitifs, un canal initialement trop étroit, un traumatisme, du diabète, la ménopause ou encore une grossesse.
Les premiers symptômes de la forme classique sont : des picotements et/ou un engourdissement des 3 ou 4 premiers doigts avec parfois des douleurs de l’avant bras qui remonte jusqu’au coude. Une perte de sensibilité progressive des doigts peut apparaître secondairement. Plus tard, cette pathologie évolutive induit des douleurs et des difficultés de préhension avec une amyotrophie musculaire.
Diagnostic du syndrome du canal carpien : apport de l’EMG
Le diagnostic est clinique, souvent complété par des analyses d’imagerie médicale (radiographie, échographie).
Pour sa part, L’EMG est l’examen de choix pour explorer l’activité électrique du nerf médian. Sur un nerf non comprimé, la vitesse est de l’ordre de 50 m/s au niveau de la main et de l’avant-bras, et est comprise entre 3 et 3,6 m/s pour la traversée du canal carpien.
Grâce à l’électromyogramme, il est ainsi possible de détecter une éventuelle compression et de la quantifier. Le dernier intérêt est aussi de la localiser précisément, en particulier pour savoir quelle zone du bras opérer si nécessaire.
En effet, pour des symptômes équivalents, le nerf médian peut être comprimé ailleurs que dans le canal carpien, par exemple à la base du tronc nerveux en cas d’arthrose cervicale ou bien au niveau du coude (compression par le Lacertus fibrosus).
Électromyogramme et canal carpien : les points à retenir
Le syndrome du canal carpien est dû à la compression du nerf médian au niveau du poignet, au sein d’une gaine ligamento-osseuse. Il se traduit par une perte de sensibilité de certains doigts, des picotements, voire des douleurs, et des difficultés de préhension.
- Le diagnostic de cette affection est avant tout clinique, sur la base des symptômes mentionnés plus haut
- Il est complété par la réalisation de certaines analyses d’imagerie médicale et d’un électromyogramme (EMG)
- Cette méthode consiste à mesurer la vitesse de propagation du signal nerveux le long du nerf médian
Réalisé par un spécialiste (neurologue, rhumatologue ou électromyographiste), l’intérêt de l’EMG est d’objectiver précisément la zone de compression et de quantifier le degré d’avancement de la pathologie ou la sévérité de la compression.