L’entorse de la cheville est une pathologie extrêmement fréquente, avec plus de 6000 cas quotidiens rien qu’en France. La plupart des cas sont bénins et ne demandent aucune chirurgie du pied ou de la cheville : quand faut-il donc envisager une opération pour traiter une entorse de la cheville ?
Que faire sur une entorse de la cheville ?
Quelle que soit sa gravité, l’entorse de la cheville doit s’accompagner immédiatement d’un traitement conservateur, reprenant les grandes lignes du protocole RICE (repos / ice pour glace / contention / élévation en mettant le pied en hauteur).
Il faut ensuite consulter un médecin voire un médecin du sport, pour déterminer la gravité de l’entorse grâce à l’examen clinique et à l’imagerie médicale indispensable à toute bonne clinique du sport. 60 % des entorses de la cheville sont bénignes et se soignent par un traitement conservateur.
Dans tous les cas, le patient ne doit jamais négliger la rééducation fonctionnelle de la cheville :
- C’est un élément essentiel du traitement conservateur de l’entorse ;
- C’est aussi, si besoin, une préparation pré-opératoire intéressante avant une chirurgie de la cheville, après accord du kinésithérapeute et du chirurgien orthopédique. Le patient va alors bénéficier d’un traitement sur-mesure en fonction des lésions et des symptômes : lutte contre la douleur, drainage de l’œdème, travail sur la mobilité articulaire, renforcement des muscles de soutien, travail sur la stabilité et la proprioception, reprogrammation neuro-musculaire…
Quels sont les objectifs de la chirurgie sur une entorse de la cheville ?
Une entorse de la cheville mal soignée évolue vers une dégradation du cartilage articulaire (arthrose) et des accidents d’instabilité plus ou moins fréquents.
Le chirurgien orthopédique peut ainsi proposer une opération de la cheville pour corriger 3 problèmes :
- Une douleur persistante de la cheville, affectant la marche ou le sport, que ce soit au repos ou en mouvement.
- Une perte de stabilité de la cheville, avec une instabilité à la marche handicapante et source de nouvelles blessures, ou une subluxation récidivante.
- Des lésions focales du cartilage articulaire, favorisée par les frottements ou l’instabilité.
Quelles sont les indications de ce type d’opération ?
Lorsqu’un patient est victime d’une entorse de la cheville récente, le bilan clinique et lésionnel doit évaluer les signes de gravité : douleur de la cheville, hématome important, impossibilité de marcher…
- Sur une entorse légère ou moyenne, la chirurgie est rarement indiquée en première intention.
- Sur certaines entorses graves, avec par exemple une atteinte de la syndesmose, l’opération peut s’envisager rapidement, pour préserver une cheville la plus fonctionnelle possible et sans séquelles.
Face à une entorse de la cheville ancienne, le chirurgien orthopédique doit évaluer la qualité du traitement de première intention déjà effectué (immobilisation, rééducation de la cheville…). Il va ensuite déterminer si les signes observés nécessitent ou pas une chirurgie en seconde intention.
Il est par exemple possible, par ligamentoplastie de la cheville (greffe ligamentaire), de reconstituer une cheville solide et quasiment sans douleur.
Quand opérer une entorse de la cheville : les 5 points à retenir
L’entorse de la cheville est une affection très fréquente, pour laquelle le traitement conservateur est le plus souvent suffisant.
- Une opération pour entorse de la cheville s’accompagne d’une rééducation fonctionnelle en post-opératoire et, parfois aussi, en pré-opératoire.
- Une chirurgie de la cheville ne s’envisage pas en première intention sauf exception.
- La ligamentoplastie sur une entorse de la cheville s’envisage en seconde intention, en cas d’échec d’un traitement conservateur correctement réalisé.
- Il faut envisager une opération de la cheville pour répondre à des objectifs précis, comme, une instabilité articulaire, une douleur persistante ou une lésion cartilagineuse douloureuse (LODA).
- La décision d’opérer une entorse de la cheville se fait sur l’avis du chirurgien (bilan clinique et radiologique), complété par le ressenti du patient (handicap vécu au quotidien).
Tout spécialiste du pied sait qu’environ 1/3 des entorses de la cheville ne bénéficient pas d’un traitement initial adapté, expliquant l’intérêt à consulter rapidement un chirurgien orthopédique : il peut paradoxalement éviter une opération ultérieure.