Introduction
La réparation des tendons de la coiffe concerne les tendinopathies rompues.
Les tendons de la coiffe des rotateurs sont au nombre de quatre : le petit rond, le sous épineux, le sus-épineux et le sub-scapulaire (Fig.1). Ils sont les moteurs de l’épaule. En cas de rupture il existe une gêne douloureuse plus ou moins importante à la mobilisation de l’épaule. En cas de rupture prolongée le risque est l’évolution vers une arthrose de l’épaule ou omarthose excentrée.
Technique Chirurgicale
L’intervention est réalisée sous arthroscopie. Un optique muni d’une caméra est introduit à l’arrière de l’épaule (Fig.2). Le premier temps explore l’articulation à la recherche d’anomalie sur le cartilage, les tendons et les ligaments.
Deux à trois incisions de 5mm sont réalisées afin d’y introduire les instruments nécessaires à la réparation. Une fois la rupture mise en évidence, des ancres munies de fils sont implantées dans l’os. Ces fils sont ensuite passés au travers de la coiffe puis rabattus afin de réappliquer la coiffe sur la tête de l’humérus (Fig.3).
Une fois la coiffe réparée, une acromioplastie est réalisée afin d’éviter tout conflit entre l’acromion et la coiffe.
Suites opératoires et rééducations
L’hospitalisation est de 36h, la sortie se fait le lendemain matin.
Le bras est immobilisé coude au corps. Selon le type de réparation et l’importance de la rupture un coussin d’abduction pourra être mis en place durant la phase de cicatrisation.
La sortie se fait au domicile avec des soins de pansements.
La rééducation est débutée au bout de 1 mois.
Résultats
Les résultats sont bons avec la récupération d’une épaule indolore et mobile dans 90% des cas. La cicatrisation tendineuse est obtenue dans 80% des cas. Les facteurs pouvant influer la cicatrisation sont l’âge, l’ancienneté de la rupture, le tabagisme… Cependant le défaut de cicatrisation n’influe pas le résultat sur la douleur.
La reprise des activités quotidiennes se fait entre le 3ème et le 6ème mois post-opératoire.
Risques
Les complications postopératoires immédiates sont rares. Comme pour toute chirurgie, il existe :
- un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou undrainage chirurgical.
- trouble de cicatrisation cutanée. L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements.
- l’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
- l’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
- la capsulite rétractile est une rétraction de la capsule de l’articulation entrainant une diminution de la mobilité passive et active de l’épaule. D’origine mal connue, elle récupère en un an environ mais peut parfois entrainer une raideur partielle séquellaire.
- les lésions nerveuses sont exceptionnelles (nerf axillaire ou musculo cutané surtout). Il s’agit le plus souvent d’un étirement simple de nerf lié aux manœuvres opératoires qui va spontanément récupérer.